L'expérience professionnelle acquise au fil des années était valorisée parfois par l'entreprise en proposant à l'intéressé des promotions afin de gravir les différents échelons professionnels de la convention collective de la branche professionnelle. Cet avancement professionnel était lié à la politique des ressources humaines et de l'encadrement de l'entreprise.
Les grands groupes internationaux ont mis en place la gestion prévisionnelle des compétences afin de pouvoir les postes de travail après le départ d'une partie du personnel à la retraite. Depuis les années 2000, l'accentuation de la mondialisation économique a provoqué une mobilité accrue de la main-d’œuvre vers les pays à bas coût. En conséquence, des bassins d'emploi situés en Europe de l'Ouest (France, Allemagne, Belgique ...) ont été durement touchés avec la fermeture d'usines et de sites industriels.
La reconvention professionnelle était la réalité de plusieurs milliers de salariés au chômage. Parfois un bilan de compétences était réalisé, mais souvent la prise en compte des connaissances des personnes se résumait à un positionnement basique axé la maîtrise des savoirs de base (français, maths, ..). L'expérience professionnelle acquise était peu prise en compte au moment de l'évaluation. La conséquence sociale pour les individus était un déclassement professionnel avec une perte de ses savoir-faire.
Le monde d'Education et de la Formation professionnelle a été très réticent à l'introduction de la notion que le travail est producteur de compétences et de connaissances. La reconnaissance que le milieu professionnel est un lieu d'apprentissage empirique des savoirs être et des savoir-faire qui doit être reconnu par l'Etat est une remise en cause du système éducatif en vigueur dans les pays développés.
La Validation des Acquis de l'Expérience (VAE) a été une nouvelle voie pour obtenir un diplôme professionnel dans le système éducatif français. L'état par la loi n° 2002-73 du 17 janvier 2002 élargie le champ de la loi n° 92-678 du 20 juillet 1992 a permis d'inscrire dans la durée cet acquis social fondamental dans un monde économique en perpétuelle restructuration. L'arsenal juridique est complété par des textes de loi dans le Code du travail (livres 6 et 7) et le Code de l’éducation (articles R613-32 à R613-37).
En 2016, une étude a permis d'identifier les profils des personnes qui s'engagent dans une démarche de la VAE. La demande est la plus importante chez les individus entre 35 & 44 ans, mais il y a une demande en progression chez les 45 & 54 ans. Les fermetures de sociétés contraignent les salariés à rechercher une validation de son expérience afin de valoriser son parcours professionnel en vue d'un nouvel emploi sur les bassins d'emploi régionaux. On remarque que la demande de reconnaissance est la plus importante pour les individus ayant un niveau d'études Bac + 2.
L'INSEE a réalisé une étude pour identifier le niveau de formation de la population française en 2018. On remarque une élévation générale à partir du niveau bac (niv. IV). Le niveau V (CAP - BEP) diminue au profit du niveau IV du Bac Professionnel. L'étude est basée sur la détention des titres et diplômes du système éducatif français, il ne mentionne pas la baisse des niveaux du système de formation français par rapport aux différents classements internationaux ...
Cependant, dans le rapport "Annexe au Projet de loi de Finances pour la Formation Professionnelle 2020", on peut identifier dans le tableau du Nombre de certifications complètes par la VAE, une baisse sur la période de 2006 à 2018. En France, la 3eme voie pour obtenir un diplôme professionnel est peu utilisée !!!
